La robotisation : une solution japonaise au plein emploi et une solution pour le manque d’expertises en Afrique ? [vidéo]

Focus sur la réalité économique et sociale du Japon

Le taux de chômage atteint 3,1%, à son plus bas niveau depuis vingt ans, à cela s’ajoute un vieillissement important. Dans le commerce, les aides à la personne, la construction ou encore la manufacture, les pénuries de main-d’oeuvre handicapent la croissance des entreprises. Le pays est très opposé à l’arrivée de main-d’oeuvre étrangère. Il cherche donc des solutions alternatives : accentuer le travail des femmes japonaises et le développement de la robotique / intelligence artificielle. Il lance régulièrement des programmes de soutien pour encourager les entreprises à s’automatiser et surtout à concevoir des solutions.

La robotisation

La robotisation des emplois

601 différents types d’emplois au Japon ont été analysés par Nomura Research Institute et une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford. 49% de ces métiers pourraient, à moyen terme, remplacer par des robots ou des programmes utilisant de l’intelligence artificielle.
Ce taux potentiel de remplacement est plus élevé au Japon par rapport aux autres marchés du travail (en Angleterre, seuls 37% des emplois)

Les types d’emploi « robotisables »

Pour chaque emploi, les chercheurs ont calculé les niveaux de créativité et de réactivité, puis ils ont chiffré la probabilité d’un robot ou d’un programme à reproduire correctement le périmètre de poste. Suite à ce calcul, ils ont remarqué un nombre important d’emploi dont les tâches sont facilement réalisables par un robot ou un programme informatique. L’étude liste par exemple les conducteurs de trains, les caissiers, les personnels de banque, les agents d’entretien, les livreurs, les employés des péages, les postiers, les cuisiniers de cantine, les chauffeurs de taxi ou encore les réceptionnistes.

Les types d’emploi non « robotisables »

L’étude juge que les emplois liés à la coopération, la maîtrise de concepts abstraits, la négociation resteront l’apanage des humains. A priori, nos psychiatres, nos enseignants, nos dentistes, nos barmen… seront encore humains.

Un exemple : le chauffeur de taxi

ZMP (société japonaise de robotique) et DeNA (jeux vidéo mobiles) s’associent pour créer Robot Taxi. Leur objectif est de proposer des taxis sans pilotes pour les Jeux olympiques d’été de Tokyo en 2020.

Les clients visés sont :
– les touristes mal à l’aise avec le japonais pouvant ainsi commander leur voyage dans leur langue
– la population locale. En 2018, le Japon aura 5 millions de conducteurs âgés de plus 75 ans. La solution de taxi robot serait une bonne alternative pour les personnes âgées. Le coût du transport serait très bas : 70% de la course sert actuellement à payer le chauffeur. Plus de conducteur à payer et un trajet plus court (trafic recalculé automatiquement) font que la société a besoin de moins d’argent pour faire circuler les voitures.. Un autre partie de la population japonaise en aura aussi besoin : les personnes handicapées ne nécessitant pas d’accompagnant ou d’être installées dans le véhicule.

Est-ce possible en Afrique ?

Evidemment, utiliser la robotique et l’intelligence artificielle induit de bénéficier d’une énergie constante. Dans nos pays respectifs, cela est parfois difficile à obtenir partout.
Certaines robotisations seront plus faciles à mettre en place. Le taxi robot est un véhicule autonome en énergie, une fois sa batterie faible il revient à la base se recharger automatiquement. L’autre problématique est le respect par les utilisateurs du matériel mis à leur disposition. Au Japon, le respect des biens d’autrui est important. Dans d’autres civilisations, le « pas vu, pas pris » est encore la règle. Il est probable pour éviter les dégâts volontaires (tags, vols…), que des solutions de surveillance soient mis en place. Les humains deviendraient alors les gardes-du-corps des robots mis à disposition.
La robotisation des lieux de stockage (matières premières) sera sans doute un axe plus facile à développer en Afrique.
Amazon compte 154 000 salariés dans le monde. Il est en plein renforcement de sa robotique. En 2014, Amazon disposait déjà de 15 000 robots, ils étaient présents dans 10 de ces 50 centres logistiques américains. En 2015, 30000 robots sont à sa disposition dans 13 centres. Avec ses robots, Amazon pense pouvoir économiser entre 400 et 900 millions de dollars par an. La vidéo ci-dessous nous permet de mieux saisir l’écart entre nos réalités et celles des autres acteurs mondiaux.

Conclusion

Après le visionnage, il devient clair que le métier de DRH va encore se transformer. Gérer des équipes importantes ne sera plus dans son périmètre. Que deviendront les services RH des grandes enseignes quand plus de la moitié des postes sera tenue par des robots… ? Plus que jamais, la valeur ajoutée des RH doit être (re)pensée.

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