Le e-learning, le MOOC, le SPOC et le COOC

elearningLes offres de formation utilisant le digital se multiplient et la confusion règne dans certains services RH.
Dans cet article, nous allons nous concentrer sur la formation à distance. Dans un premier temps, nous expliquerons les termes E-learning, MOOC, COOC, SPOC, AICC, SCORM, LMS. Dans le reste de l’article, nous partagerons les informations utiles pour les RH qui se lancent dans le bain de la formation à distance.
Si vous vous interrogez sur comment bâtir un plan de formation, nous vous invitons à (re) lire : « Formation en entreprise ». Maintenant, nous allons évoquer le e-learning.

Le sommaire
Le vocabulaire
Pourquoi préférer la formation à distance ?
Quelle formation à distance ?
Les RH Afrique sont-elles rétives au e-learning ?
Conseils pour choisir ou faire fabriquer son module de formation e-learning

Le vocabulaire

E-learning, MOOC, SPOC, COOC

Le digital adore inventer de nouveaux termes et cela complique la vie des acheteurs RH. En quelques mots, vous trouverez ci-dessous une explication simple.

  • Le e-learning est un système de formation en mode digital. Il se traduit en français par : formation à distance. Via son navigateur (Internet Explorer, firefox…), le collaborateur accède au module de formation. Bien souvent, ce module récolte des données sur l’avancée dans la formation (cf. LMS, AICC, SCORM) et les notes obtenues aux tests. Le but est de s’assurer que les salariés ont bien suivi le déroulé pédagogique et compris les notions essentielles.
    Le e-learning peut s’effectuer via des supports physiques comme des DVD-roms ou via internet ou les deux.
  • Disponible uniquement sur internet, le MOOC est un dispositif e-learning avec ou sans notation, ouvert au grand public et le plus souvent gratuit. Ce terme est traduit en français par Flots, formations en ligne ouvertes à tous.
  • Il a donné naissance à deux offres complémentaires : le SPOC et le COOC. Le SPOC est un cours réservé à quelques participants, la notion de gratuité disparaît le bien souvent. Le COOC est un dispositif de formation réservé à l’entreprise. Le cours est uniquement accessibles aux collaborateurs choisis.

Dans le cadre de nos activités RH, nous nous préoccupons donc de COOC (= le MOOC d’entreprise) ; vous pouvez continuer à les appeler : modules professionnelles elearning 🙂

AICC, SCORM, LMS

Les modules de formation sont placés sur une plateforme LMS, qui récolte des données au format AICC ou/et SCORM

  • LMS signifie learning management system, c-à-d. en français plate-forme d’apprentissage en ligne.
  • AICC et SCORM sont deux standards d’échange d’information, cela permet que le contenu pédagogique interagisse avec la LMS. Les contenus sont souvent adaptés aux deux standards : AICC et SCORM.

Pourquoi préférer la formation à distance ?

Gain de temps

Il y a quelque chose de magique dans le e-learning et le COOC pour n’importe quel RH qui a dû planifier une session de formation. Les déplacements à prévoir (équipe, formateur…), l’impression et l’envoi des livrets de formation, le suivi pédagogique des collaborateurs… c’est terminé !

Datas RH compatibles

Le public concerné se connecte via son outil informatique et le module de formation récupère les données : date et heure d’utilisation, durée, taux de progression… Votre série d’indicateurs chiffrés est toujours là, à jour et facilement transmissible à la hiérarchie. Bien sûr, il faut au démarrage définir la liste des collaborateurs et leur mode de connexion (souvent un lien avec un identifiant), mais après c’est la « machine » qui fait tout.

Economique et adapté à la disponibilité des collaborateurs

Elle est presque dans tous les cas moins coûteuse qu’une formation en présentiel (formateur présent). Si elle est en totale autonomie, elle peut être suivie au bureau (trajet et logement supprimés), démarrée quand le collaborateur est disponible (creux d’activité, pas de perte d’activité), interrompue en cas d’urgence et reprise à l’infini !

Qualité constante

Les équipes réparties à travers le monde ont la même formation et elle s’adapte à leur présence. Pour rappel, à 16:00 heure de Dakar, il est minuit à Shanghai. La qualité est constante au niveau du référentiel pédagogique. C’est le même décliné selon les spécificités culturelles. Et pour le soutien pédagogique, il existe des solutions avec des formateurs référents interrogeables 7j/7 et 24h/24 en plusieurs langues (du chinois à l’anglais en passant par le français et l’hindi), ils sont joignables par téléphone / vidéo-conférence / mail…

Quelle formation à distance pour nos entreprises ?

Le principe de réalité

Tous les référentiels pédagogiques peuvent être pensés pour être utilisés à distance. Pourtant, dans nos réalités, rares sont les formations adaptées à nos publics. Il faut partir des réalités de nos entreprises. La première est la maturité web des équipes, mais c’est surtout la seconde la plus bloquante : l’autonomie dans l’apprentissage.
Les quiproquos informatiques sont nombreux, du fameux « ouvrir la fenêtre » à « faites CTRL+P ». Malgré la bonne volonté des concepteurs des modules e-learning, une hotline pour accompagner les utilisateurs est souvent nécessaire.
Si vous avez essayé d’apprendre quelque chose à un adulte, vous savez que nous ne sommes pas tous égaux dans l’apprentissage. Certains sont curieux et vont chercher à comprendre, à s’améliorer ; d’autres sont rétifs ou « mous ». Le degré d’autonomie dans l’apprentissage est un paramètre souvent mal estimé.

La meilleure solution

Les meilleures formations à distance sont celles conçues à partir des prérequis de l’entreprise. Certaines sociétés ont leur agence de création de formations multimédias (salariés ou prestataires). Elle s’adapte au parc informatique et au niveau des salariés. Elle a immédiatement le retour des utilisateurs. Les concepteurs doivent être sensibles à l’aspect pédagogique avec une bose dose de pragmatisme, en plus de leurs compétences techniques. Ces compétences sont assez rares sur le continent africain.

Prestataire utile
L’agence LVnextcentury a des expertises reconnues dans le secteur. Un de ses fondateurs a lancé l’unité elearning de AXA France en 2005.

Les RH Afrique sont-elles rétives à la formation à distance ?

Focus sur le préférentiel enrichi

Dans les grands groupes, la mode est au préférentiel enrichi : sensibilisation avec les COOCS, puis renforcement avec des formateurs de l’entreprise. Le b.a.-ba est acquis en autonomie et le présentiel délivre l’expérience, les bonnes pratiques opérationnelles et les petites astuces métier.
Cela a plusieurs avantages. Chacun peut à son rythme se sensibiliser aux nouvelles données et approfondir (Le groupe n’attend pas les plus lents). Le temps de déplacements des formateurs est raccourci. Le format du présentiel se transforme. Cela devient une conférence. Il ne s’agit plus de former sur des savoirs théoriques, mais bien de partager le knowledge management.

  • Par exemple, tous les commerciaux seront sensibilisés par MOOC sur les nouveaux produits, avant que les experts de la solution (ceux qui les ont vendues en avant-première) viennent partager leurs expériences.

Pourquoi en Afrique, est-ce compliqué ?

Paris, New-York, Shanghai… les équipes ont bien suivi en ligne leur module, par contre en Afrique régulièrement les retours sont négatifs. Peu à peu, les entreprises africaines du siège sont considérées comme rétives au progrès.
La volonté ne fait pas tout en Afrique. Le programme de formation se heurte à plusieurs réalités : la qualité de la bande passante et le manque d’habitude des usages numériques. Dans beaucoup de villes d’Afrique francophone, les RH vivent ce que nous vivions en 2005 en France. Les plus grandes entreprises arrivent un peu à pallier au manque d’infrastructures, mais les autres doivent batailler avec une bande passante capricieuse. Pour la pratique de l’informatique et l’autonomie, les équipes ne sont pas toutes constituées de jeunes gens de 20 ans. Egalement, savoir poster sur Facebook n’induit pas être autonome dans le déroulement d’un module de formation. Cliquez pour la suite, double-cliquez pour voir l’information, cochez la bonne case… et parfois il faut faire tout cela dans une résolution écran que les concepteurs de formation e-learning n’envisagent même plus. Heureusement, certaines entreprises se sentent concernés par les pays dits « émergents ». Facebook a lancé l’initiative « 2G Tuesdays » dans ses bureaux informatiques, pour que les concepteurs vivent ce que nous vivons et repensent leurs solutions en conséquence.

La réalité africaine

Le elearning conçu hors des pré-requis techniques africains
Partout dans le monde, les RH ont connu ces instants où la technologie venue du sommet ne correspond pas à la réalité locale.
Partout, des articles dithyrambiques sur l’appétence des Africains pour les MOOC, mais la réalité en entreprise est bien différente. Les horaires – et c’est normal – sont les horaires. La bande passante n’est plus disponible. Tant pis, personne ne va rester jusqu’à 23 heures pour suivre le reste. Les plus motivés sont agacés par le test interrompu. La plupart d’ailleurs sont chronométrés. Certains retours indiquent que le collaborateur a pris 20 heures pour un test de 20 questions. Les modules de formation ressemblent de plus en plus à des jeux vidéos ou à des films ; le résultat est que le temps de chargement est souvent démentiel.
Nous retrouvons toutes les attitudes classiques de l’adaptation forcée :

  • Les équipes laissent tourner les modules dans le vide. Certains stagiaires sont même dévolus au « cliquage » ;
  • En attendant que le contenu s’affiche, elles font autre chose ;
  • Pour les tests, les bonnes réponses sont données d’un collègue à l’autre pour vite les saisir avant la coupure de la bande passante et ainsi éviter d’être jugés moins bons que les collègues occidentaux ;

Le elearning conçu en teneur compte des pré-requis techniques africains
Quand le programme pédagogique est conçu techniquement selon les problématiques locales et que des séances collectives sont planifiées au démarrage pour les initier à l’utilisation du module, le e-learning devient une solution appréciée. Les collaborateurs se sentent valorisés de bénéficier d’une formation moderne, encore trop rare sur le continent. L’Afrique des entreprises n’est pas rétive au e-learning, elle a besoin simplement de produits adaptés.

Conseils pour choisir ou faire fabriquer son module de formation e-learning

  • Vous devez avoir un objectif pédagogique clair et définir s’il peut être comblé par un module en étagère (préfabriqué) ou personnalisée à votre entreprise.
    Par exemple :
    – améliorer l’usage d’un traitement de texte : module en étagère
    – améliorer la connaissance des produits de l’entreprise : module personnalisée

  • Les concepteurs ou le module choisi doivent prendre en compte vos contraintes techniques : 2G, hors connexion (avec rapatriement des données une fois la bande passante activée)…
  • Si des parties sont en vidéo ou audio, il faut retranscrire ces éléments au format texte. Cela permet aux gens sans bon réseau, sans carte son ou malentendantes… d’avoir l’information.
  • Si votre module de formation doit être utilisé sur plusieurs pays. Vous devez contrôler précisément les mises en situations utilisées lors des formations pour respecter la loi. Vous pouvez subir des plaintes pour « atteinte contre les bonnes mœurs et trouble à l’ordre public » ou être attaqué car vous véhiculez des stéréotypes. Au delà de l’aspect financier voire pénitencier, il y a le « bad buzz » associé à la marque…
  • Il faut veiller que le niveau de langue soit adapté aux collaborateurs. Certains termes n’ont pas le même sens voire pas de sens d’un pays francophone à l’autre. Lors des mises en situation, le dialogue peut parfois être mal compris. Au Québec, il est fréquent d’entendre : « avoir les bleus », ce qui veut dire « avoir le cafard ».
  • Le budget est un poste facilement contrôlable pour des modules en étagère. C’est au nombre de participants et au degré d’investissement des formateurs à distance (présence, langues…). Pour les modules réalisés en interne ou via une agence, tout dépend de vos choix : taille du référentiel pédagogique, animation à la Star Wars ou en bulles vidéos…
  • Et pout terminer, l’humour est la chose la moins bien partagée au monde.
    Si vous êtes le commanditaire d’un module personnalisé, gardez votre humour pour votre vie privée. L’agence qui construit le module vous voit comme un client : « ce que vous êtes drôle… » n’est pas un vrai compliment, pas plus que les (faux) rires. Il est préférable d’avoir des modules trop sérieux que déplacés ! Imaginez que le DG vous invite dans son bureau et que vous visionniez ensemble le module…
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Lien pour marque-pages : Permaliens.

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